Séminaire « Histoire globale de l’Espagne, XIXe-XXe siècles »
Romy Sánchez (CNRS, IRHIS, Université de Lille) et Jeanne Moisand (Université Panthéon-Sorbonne, CRALMI, Mondes Américains)
Ce séminaire de recherche envisage l’histoire de l’Espagne contemporaine dans ses liens avec le reste du monde. Si la plupart des recherches en histoire contemporaine de l’Espagne continuent à prendre en priorité pour cadre spatial la région ou l’État-Nation, les renouvellements de l’histoire impériale des XIXe et XXe siècles ont fait bouger les lignes depuis une vingtaine d’années. Récemment, une « histoire mondiale de l’Espagne » et une « histoire mondiale de la Catalogne » ont été publiées en se conformant au modèle du livre collectif français dirigé par Patrick Boucheron, pendant que les incitations se multiplient à intégrer les questions des historiographies transnationales aux recherches sur l’Espagne. Ce séminaire aura pour objet d’analyser ces renouvellements et de les inciter, tout en ouvrant un espace d’échanges sur ces sujets. Il permettra aux chercheurs français qui travaillent sur l’histoire contemporaine de l’Espagne, mais aussi aux étrangers de passage à Paris, de se former ou de débattre sur ces questions. Nous souhaitons avec ce séminaire à la fois donner une meilleure visibilité aux recherches sur l’Espagne contemporaine dans le paysage académique français, et ouvrir le questionnement collectif aux circulations atlantiques, européennes et mondiales.
Chaque année, nous aborderons un nouveau thème transversal qui nous permettra de réfléchir collectivement à une question précise avec l’aide des intervenantes et intervenants.
Thème de l’année 2021-2022 / Année 1 du séminaire : “Circulations et non-circulations dans l’Espagne contemporaine”
En 1932, Luis Buñuel faisait du village de Las Hurdes le symbole du radical isolement géographique, social et culturel des paysans espagnols. Cet archaïsme et cet enclavement n’étaient-ils que pure fiction ? En choisissant le thème de la fixité, le séminaire commencera par sonder ses propres limites en se demandant si l’expérience de l’isolement ne fut pas au moins aussi importante dans les sociétés espagnoles (territoires coloniaux inclus) que celle du contact et de la mobilité aux XIXe et XXe siècles. Il s’agira aussi de dessiner les contours sociaux, géographiques et sexuels de l’immobilité.
Programme des séances (vendredi 10h-12h, EHESS, Campus Condorcet, salle A427)
- 19 novembre : Xavier Huetz de Lemps, Les Philippines du XIXe siècle au rythme de différents mondes. Horaire exceptionnel : 10h30-11h30
- 10 décembre : Jeanne Moisand, Temps révolutionnaires et temps de l’immuable dans l’Espagne pré-guerre civile
- 28 janvier : Marie Walin, Masculinités et immobilité dans l’Espagne du XIXe siècle
- 11 février : Anasa Hicks, Les espaces des domestiques cubaines au tournant des XIXe et XXe siècle. Horaire exceptionnel : 15h-17h
- 11 mars : Alexandre Dupont, La frontière franco-espagnole comme lieu de passage et comme barrière (années 1850-1870)
- 15 avril : Amélie Nuq, La fausse immobilité des jeunesses populaires espagnoles (1920-1980)
- 6 mai : Stéphane Michonneau, Les ruines de la guerre et leurs temporalités
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
aroullet (19 octobre 2021). Séminaire « Histoire globale de l’Espagne, XIXe-XXe siècles ». Études ibériques. Consulté le 15 mai 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/oycx