Une audition truquée dans le chapitre cathédral de Quito en 1720.

Alors que revient chaque année avec le printemps, la saison des recrutements des enseignant.e.s-chercheur.ses., il n’est pas rare que les espoirs des prétendant.e.s se dissipent à la vue d’élections verrouillées, bien en amont des auditions, et entérinées par des comités de sélection plus ou moins complaisants avec la parodie démocratique qu’ils sont priés d’exécuter. La fonction des métaphores ludico-pileuses – « le jeu est truqué », « les dés sont pipés », « le poste est moustaché » – est alors d’édulcorer la violence d’un phénomène d’autant moins tolérable qu’on le sait, la pénurie de postes est chronique, le sous-investissement dans l’enseignement et la recherche systémique et la précarisation croissante au sein d’universités fragilisées par leur mise en concurrence dans un secteur devenu un marché[1]. Chacun peut mobiliser un ou des exemples de ces manifestations de népotisme ou de localisme que l’époque moderne traduirait en termes de « faveur » ou d’échange de « services » pour caractériser la force du patronage, des clientèles et plus généralement des liens interpersonnels dans la structuration des monarchies anciennes[2].

Si cette modalité d’accès aux offices se justifiait alors par sa conformité à une économie morale qui récompensait l’amitié et la proximité aux dispensateurs de ressources, elle n’était toutefois pas exclusive d’autres systèmes de promotion. L’argent, par l’investissement massif dans les circuits de vénalité des charges, constituait un levier fondamental de l’accélération des carrières royales et partant, de la mobilité sociale[3]. De même, les prétentions ataviques de la noblesse dite “de sang” étaient au cœur d’une idéologie faisant primer la race sur les capacités et les diplômes, revendiqués en contrepoint par des robins se prévalant d’avoir peu à peu chassé la vieille aristocratie des institutions de gouvernement[4]. Le plus souvent, les défenses des prétendants mêlaient différents registres de légitimation, à l’exemple des relaciones de méritos. Par milliers et de toutes les parties de l’empire parvenaient au roi ces mémoires vantant les services de sujets désireux d’obtenir des gratifications[5]. Ces curriculums donnent une appréciation souple de la notion de mérite, loin de sa définition actuelle, teintée de culture républicaine, distinguant les qualités, compétences et aptitudes personnelles de celui résolu à l’effort. Dans ces allégations, les « mérites » incluaient aussi ceux hérités de parents et collatéraux, en vertu d’un processus de capitalisation des services familiaux et de patrimonialisation de l’honneur lignagère ; ils pouvaient également faire référence à des prestations financières à destination de la Couronne ou de l’Eglise.

Le cas d’Ignacio de Chiriboga, candidat malheureux à l’attribution d’un canonicat de la cathédrale de Quito en 1720, rend compte de normes morales concurrentielles dans la régulation des voies de promotion. Plus original, il montre la tentative de contester l’échec à un concours par la défense de critères objectivant la valeur d’une audition, opposables à l’usage de la faveur. Le document sur lequel se fonde cette réflexion s’assimile à un plaidoyer rédigé par un notaire de Quito, Francisco Durango, dans l’intention de dénoncer ce qu’il considère comme une injustice envers Chiriboga[6].

Lorsqu’il postule à la charge de chanoine au printemps 1720, ce dernier a 40 ans. Il est le fils de « personnes principales » de la ville, María de Espinosa y Luna et Eugenio Chiriboga, premier sergent militaire, dont l’autorité assoit ses fonctions parallèles de collecteur des dîmes épiscopales. Cette dernière indication n’est pas innocente et atteste l’engagement de la famille au service financier du diocèse. La lettre de soutien de Durango souligne les qualités intellectuelles d’Ignacio Chiriboga, en tous points apte à l’emploi. Elève des jésuites au séminaire San Luis de Quito et à l’Université San Gregorio, il est reçu comme docteur en théologie au début des années 1710 et est ordonné prêtre un peu plus tard. Propriétaire de l’une des plus belles bibliothèques de la vice-royauté du Pérou[7], il fait fructifier ses savoirs au contact de diverses lectures et ses talents oratoires sont remarqués dans les cercles lettrés de la ville et lors d’actes publics où il prend la parole pour prêcher. Lorsqu’est mise au concours la chaire vacante de chanoine en 1720, Ignacio Chiriboga piétine depuis quelques années dans la position de prêtre sans cure. Il s’est cependant immiscé dans la cathédrale, à la faveur d’une charge diaconale, et peut mettre ainsi à profit les relations tissées dans l’institution avec les membres du chapitre. Le recrutement est l’occasion rêvée d’obtenir une prébende et l’une des dignités les plus estimées au sein de l’évêché de San Francisco de Quito, l’un des plus anciens du continent sud-américain, crée en 1545 dans les premières décennies de la conquête du Pérou, après Cuzco (1536) et Lima (1541)[8].

Les modalités d’attribution des bénéfices capitulaires firent durant la période moderne l’objet d’intenses discussions que le droit canon, lui-même hésitant, ne parvint pas à trancher. Le droit de collation relevait-il des papes, des archevêques, des évêques ou des souverains espagnols ? Si de nombreux conflits survenaient autour de cette prérogative et que le pouvoir royal s’affirma peu à peu en la matière, dans les territoires coloniaux de la monarchie hispanique, la sélection du nouveau bénéficier résultait encore fréquemment d’une concertation entre le chapitre et l’évêque : le collège des prêtres procédait à une élection – c’est-à-dire, à un choix collectif à travers lequel s’exprimait la volonté divine –, validée ensuite par l’autorité diocésaine. Cependant, au sein même de l’église cathédrale, des dissensions signalaient parfois l’absence de consensus, le chapitre aspirant alors à contrôler le flux des entrants dans sa communauté[9].

Candidat local, affilié au patriciat de Quito et officiant au voisinage du chapitre par ses responsabilités diaconales, Ignacio de Chiriboga a toutes les raisons d’être confiant à l’approche de l’échéance. Cependant, ses ambitions sont contrariées par l’irruption d’un sérieux concurrent en la personne de Pedro Miguel de Argandoña[10]. À première vue, ses atouts semblent moins convaincants : tout jeune docteur de vingt-sept ans, il est originaire de Córdoba dans la province du Tucumán[11], distante de plus de 5000 kilomètres de Quito, et a fait ses classes chez les jésuites de Santiago au Chili où il occupe une cure au sein de la cathédrale. Mais son éloignement géographique et sa condition foraine sont compensés par la proximité sociale qui le lie à l’évêque, Luis Francisco Romero (1665-1729)[12]. Tous deux se sont rencontrés au Chili où Romero occupe l’évêché de Santiago de 1707 à 1717, date à laquelle il est muté à Quito où il amène en 1719 son affidé pour l’imposer au chapitre. Dans le contexte d’élection, ces liens de dépendance sont stigmatisés par le défenseur de Chiriboga qui décrit son rival comme un « serviteur » de l’évêque[13]. À l’image des commissions déchirées entre des camps adverses s’échinant à placer leurs pions sur l’échiquier universitaire, le recrutement du futur chanoine donne la mesure de l’intensité des rapports de force et de patronage dans les processus de désignation : le parti de l’évêque laisse entrevoir des intérêts privés et interpersonnels, opposés à ceux des chanoines qui, en soutenant Chiriboga, défendent non seulement leur pouvoir politique[14] mais surtout le service de Dieu en lui recommandant son meilleur prêcheur. En réalité, l’objet du scandale est moins le parachutage d’Argandoña, dans le sillage de la prise de possession épiscopale, que les résultats de l’audition où, malgré une prestation unanimement saluée comme supérieure, Chiriboga est déclassé par l’évêque au profit de son protégé.

L’organisation d’un concours pour l’attribution d’un canonicat était une exception dans le cours habituel de la provision des bénéfices. Elle s’expliquait par le profil du poste puisque les fonctions au sein du collège capitulaire étaient diverses et qu’elles s’indexaient sur une hiérarchie de statuts[15]. La cathédrale recherche alors un chanoine magistral, c’est-à-dire en charge des prêches à l’occasion des fêtes liturgiques et de certains actes solennels. Il est donc normal qu’un jury – composé de l’évêque et des chanoines – examine les qualités rhétoriques des candidats par le biais d’épreuves adaptées. Celles-ci consistent en une leçon et un sermon professés à l’issue d’une préparation de vingt-quatre heures. La présence, dans l’assistance, de paroissiens n’a rien d’étonnant puisqu’il s’agit précisément de sonder dans les cœurs des fidèles l’émotion et les marques de piété suscitées par ce magistère de la parole. Réévaluée récemment par l’historiographie[16], la participation des laïcs dans les affaires ecclésiales revêt ici la forme d’une acclamation populaire pesant sur le choix final des examinateurs. Sous la plume de Francisco Durango, les applaudissements de la foule qui s’était pressée à la cérémonie furent si nourris « qu’en général tous les hommes de sciences réunis ont perçu que le docteur don Ignacio avait réalisé la meilleure prestation » et qu’il méritait « la première place »[17].

La charge du notaire condamnait l’injustice qui avait valu à Ignacio de Chiriboga d’être relégué à une troisième place déshonorante, à rebours de l’appréciation commune et « en dépit de l’avis des seigneurs du chapitre ». Leur tentative de motiver rationnellement leur choix (exposition « des qualités naturelles » du candidat, de « sa grande science des lettres ») grâce à des critères d’évaluation supposément objectifs – le nombre de suffrages, l’intensité des applaudissements, conditionnés eux-aussi par des logiques d’interconnaissance – échouait face au poids des logiques clientélaires et aux démonstrations d’autorité de l’évêque. En effet, l’ordre social commandait aux chanoines d’obéir à leur supérieur et de respecter une décision parée de la légitimité des plus hauts dignitaires de l’Eglise. La conflictualité entourant l’élection naissait de l’impossible conciliation entre deux conceptions de la justice distributive : fallait-il rétribuer la valeur sociale conférée par l’évêque au récipiendaire ou les talents de prédication de son concurrent ? Si la plupart des chanoines inclinaient à la seconde option, rares étaient ceux qui réprouvaient publiquement le jugement final du prélat. Sur ce point, le notaire Durango rapportait le cas éclairant de deux chanoines dissidents, d’abord semoncés par des pairs, réputés pour leurs « sciences et leur discernement », puis pardonnés par ces mêmes hommes qui concédaient avoir cédé leurs voix à Pedro de Argandoña « pour ne pas manquer de respect audit seigneur évêque »[18]. Ils ajoutaient de manière évasive qu’ils œuvreraient à rétablir la « raison et la justice » par les voies de la communication privée : s’agissait-il de plaider la cause de Chiriboga auprès de l’archevêque de Lima, d’alerter le pape ou le roi ?

Le refus d’approuver une élection, perçue par une majorité de contemporains comme inique, prenait la forme d’une insubordination plus radicale chez certains chanoines. Ainsi, deux d’entre eux s’étaient risqués à ébruiter l’affaire en contrevenant au secret des délibérations. Ils s’étaient ouverts à Francisco Durango en lui dévoilant les raisons de cette fronde. La sollicitation du notaire, auquel s’était également confié Ignacio de Chiriboga, répondait à deux objectifs : créer, d’une part, les conditions d’un scandale en relayant la polémique dans l’espace public de la cité ; accréditer, d’autre part, ces témoignages par leur authentification au moyen d’une écriture publique, signée en qualité de « notaire public et de province »[19]. Un court addendum complétait l’acte, reproduit en plusieurs exemplaires afin de lui donner une plus large diffusion. Trois notaires de Quito se montaient solidaires de leur confrère et attestaient « son entier crédit » dans l’exercice de son métier. En renforçant la valeur probatoire de la déclaration notariale, ils participaient à l’élaboration d’une réplique infra-judiciaire qui défiait l’autorité juridictionnelle de l’évêque, l’offensive confirmant la place des études notariales comme espace de justice[20] et le rôle de la profession dans la structuration d’un empire de papiers[21].

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Dans la reconstitution des parcours sociaux par les historien.ne.s plane toujours le spectre de la téléologie et de l’illusion biographique[22]. Alors que la trajectoire postérieure de Pedro Miguel de Argandoña est marquée par une ascension jusqu’aux sommets de la carrière ecclésiastique – évêque de Tucumán (Córdoba en Argentine) en 1746, archevêque de la Plata de los Charcas (Sucre) de 1763 à sa mort en 1775[23] –, celle de son malheureux rival s’enlise jusqu’à l’obtention d’une cure, à Quito, puis de la prébende tant convoitée, une quinzaine d’année après son échec initial. Gardons-nous de tirer de ces faits des conclusions trop hâtives. Si le patronage du nouvel évêque a bien constitué pour Argandoña un avantage décisif au moment de briguer le canonicat de Quito, il n’a rien déterminé ensuite. Aucun principe, si puissant soit-il, n’est capable d’imprimer une cohérence au cours sinueux d’existences façonnées par une pluralité de facteurs que l’historien, même muni des sources les plus variées, échouera toujours à restituer dans leur exhaustivité. Argandoña est confirmé évêque de Tucumán vingt-six ans après sa réception au chapitre de Quito, à 49 ans. Rien d’anormal selon les analyses sociologiques de Maximiliano Barrio Gonzalo sur le sujet[24]. En Castille, l’âge moyen d’accès à l’épiscopat était de 52 ans, 64 % des promus provenaient d’un collège capitulaire[25]. Cette concordance statistique incite à plus de prudence encore face aux facilités d’une lecture finaliste, ne serait-ce au regard de l’incertitude démographique qui renforçait la précarité des existences, les morts brutales recomposant fréquemment les desseins projetés.

 Enfin, sous l’Ancien Régime, la réussite ne se réduisait pas à l’échelle des hiérarchies produites entre et au sein des différents ordres et corporations. Indéniablement, revêtir la mitre constituait un accomplissement dans la carrière ecclésiastique. Pour autant, la mort d’Ignacio de Chiriboga, à soixante-huit ans, à la même position que celle qu’il avait briguée trente ans plus tôt, ne signalait pas son incapacité à s’élever. Parmi les perspectives qui s’offraient à lui, il a pu privilégier un ancrage local au profit d’une mobilité géographique qui l’aurait privé de la réputation et de l’audience dont il jouissait comme prédicateur à Quito. Ses sermons, publiés en 1739 à Madrid, étaient en effet célébrés dans toute sa province[26]. Cette reconnaissance sociale et l’engouement que suscitaient ses prêches exacerbèrent peut-être un sentiment de revanche après l’injustice dont il avait été victime en 1720. La réussite ne se confondait donc pas nécessairement avec la mobilité ascendante et elle ordonnait souvent de rester à sa place.

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[1] https://cpesr.fr/lentree-dans-la-carriere-des-enseignants-chercheurs/

Christophe Granger, La destruction de l’université française, Paris, La Fabrique, 2015, Hugo Harari-Kermadec et Camille Noûs, « En dix chiffres, la destruction néolibérale de l’université publique », Tracés, n°39, 2020.

[2] Katia Béguin, Les Princes de Condé. Rebelles, courtisans et mécènes dans la France du Grand Siècle, Seyssel, Champ Vallon, 1999 ; Jean-Pierre Dedieu, « El aparato de gobierno de la Monarquía española en el siglo XVIII », dans Guillermo Pérez Sarrión (dir.), Más Estado y más mercado. Absolutismo y economía en la España del siglo XVIII, Madrid, Silex, 2011, p. 53-73.

[3] Francisco Andújar Castillo, María del Mar Felices de la Fuente (éd.)., El poder del dinero, Ventas de cargos y honores en el Antiguo Régimen, Madrid, Biblioteca Nueva, 2011.

[4] Sébastien Malaprade, « La figure d’un letrado-juriste en Espagne dans la première moitié du XVIIe siècle, l’homme nouveau à l’épreuve des régimes d’historicité », dans Benoît Musset (dir.), Hommes nouveaux et femmes nouvelles, de l’Antiquité au XX siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2015, p. 107-125.

^[5] Roxana Nakishima, Lía Guillermina Oliveto, « Las informaciones de méritos y servicios y el imperio global de Felipe II a través de la trayectoria de Francisco Arias de Herrera », Revista electrónica de fuentes y archivos, n° 5, 2014, p. 120-128.

[6] AHN, Clero, Jesuitas, 956, exp. 3.

[7] Francisco Valdez, « Los primeros registros arqueológicos científicos en Ecuador: la primera Misión Geodésic », dans Carlos Espinosa, Georges Lomné (dir.), Ecuador y Francia: diálogos científicos y políticos (1735-2013), Quito, Flacso, 2013, p. 36.

[8] John Frederick Schwaller, The History of the Catholic Church in Latin America, From Conquest to Revolution and Beyond, New-York, NYU Press, 2011. 

[9] Ángel Martínez Catalán, « Discordia entre el obispo y el cabildo en la colación de un canonicato: Origen de una colección documental en el Archivo de la Catedral de Cuenca », Lope de Barrientos. Seminario de cultura, n° 10, 2017, p. 129-187.

[10] José María Arancibia, « Auto Episcopal de la visita del obispo Argandoña al monasterio de Santa Catalina. Córdoba 1748 », Itinerantes. Revista de Historia y Religión, n° 13, 2020, p. 119-140.

[11] Son père, Tomás Felix de Argandoña, en fut le gouverneur entre 1686 et 1691.

[12] Miguel Hector Fernández-Carrión, « Luis Francisco Romero », notice de la Real Academia de la Historia : https://dbe.rah.es/biografias/24867/luis-francisco-romero

[13] AHN, Clero, Jesuitas, 956, exp. 3.

^[14] Sur cette question mais dans un autre contexte voir François Hou, Chapitres et société en Révolution. Les chanoines en France de l’Ancien Régime à la monarchie de Juillet, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2023, p. 29-58.

^[15] Olivier Charles, Chanoine de Bretagne, Carrières et cultures d’une élite cléricale au siècle des Lumières, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2004.

[16] Ariane Boltanski, Marie-Lucie Copete, L’Eglise des laïcs, le sacré en partage (XVIe-XXe siècles), Madrid, Casa de Velázquez, 2021 ; Laurence Croq Antoine Roullet, « L’argent des fidèles », Archives de Sciences sociales des religions, n° 191, 2020, p. 9-20.

[17] AHN, Clero, Jesuitas, 956, exp. 3.

[18] Ibid.

[19] Ibid.

[20] Aude Argouse, Je le dis pour mémoire. Testaments d’Indiens : lieux d’une justice ordinaire, Paris, Les Indes Savantes, 2016.

[21] Carlos D. Ciriza-Mendívil, « “Porque hablo y conozco la lengua del ynga“. Escribanos y su clientela indígena en la ciudad de Quito, siglo XV », HISTORIA, n° 55, vol. II, 2022, p. 9-34.

[22] Pierre Bourdieu, « L’illusion biographique », Actes de la recherche en sciences sociales, 1986, p. 69-72.

[23] Manuel Casado Arboniés, « Pedro Miguel de Argandoña y Pastene », notice de la Real Academia de la Historia : https://dbe.rah.es/biografias/35691/pedro-miguel-de-argandona-y-pastene

[24] Maximiliano Barrio Gonzalo, Los obispos de Castilla y León durante el Antiguo Régimen (1556-1834), Madrid, Valladolid, Junta de Castilla y León, 2000.

[25] Arturo Morgado García, « La Iglesia como factor de movilidad social : las carreras eclesiásticas en la España del antiguo régimen », dans  dans Francisco Chacón Jiménez, Nuno Gonçalo Monteiro eds., Poder y movilidad social. Cortesanos, religiosos y oligarquías en la península Ibérica (siglo XV–XIX), CSIC, Universidad de Murcia, 2006, p. 61-96.

[26] Prosistas de la Colonia, Quito,  Biblioteca ecuatoriana mínima, 1960 : https://www.cervantesvirtual.com/obra-visor/prosistas-de-la-colonia-siglos-xvxviii–0/html/0000bcbe-82b2-11df-acc7-002185ce6064_6.html#I_27_

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